En pleine dépression post-festival A Tant Rêver du Roi, le Relax a pensé à ceux qui avaient le mal du Béarn, ou bien tout simplement à ceux qui n’étaient pas présents en ramenant dans ses valises quelques-uns des meilleurs groupes programmés par le collectif béarnais. On n’est donc pas revenu dessus parce qu’on en a déjà parlé ici et là, mais Goodbye Diana étaient de passage à Poitiers le 19 avril, quand Piscine s’arrêtait chez nous le 25. Les sudistes de Sec faisaient aussi partie de cette vague, mais comme je les ai ratés à Pau, cette date de rattrapage devait me permettre de disserter à loisir sur tout le bien que je pense de ce duo. Ne faites pas comme si je tuais le suspense, je ne doute pas que vous avez au préalable consulté la chronique de leur album, qui en chantait déjà les louanges.
- Moop : Depuis leur concert en ouverture de Kouma, rien n’a vraiment changé. Ha si, le guitariste joue debout, et le saxo à crête avait un joli t-shirt Down. Pour le reste, pas grand-chose à dire de plus qu’ici.
- Sec : Je n’en avais vu que les ultimes secondes à Pau, mais c’était largement assez pour voir, ou plutôt entendre que les deux columérins jouent fort, très fort. Ce sera aussi le cas pour cette date poitevine, mais paradoxalement, c’est lorsqu’ils feront le moins de bruit qu’ils réussiront à faire taire la clientèle habituellement bruyante et peu attentive du Relax. Car si les vibrations sismiques de la basse faisant écho aux chocs irréguliers et chaotiques de la batterie sont la règle, les parties de chœur à capella, comme sur le chant communard introduisant « La Galère », sont peut-être celles qui captivent le plus l’attention et convoquent le silence lors des decrescendos chuchotants. Sec frappe comme une émeute, emprunte les mêmes chemins sinueux et pas calculés, tient autant du grondement fracassant que de la rumeur galopante, avec l’imprévisibilité des coups portés, et dans une joie libératrice. Et les nouveaux titres, sur lesquels le set a livré pas mal d’exclus semblent aller dans le sens de cette convivialité instaurée par ces chants de marins — dont certains, c’est pour dire, me trottent encore dans la tête. Côté Que Chaque Jour Soit Dimanche, leur album tout frais sorti chez l’inévitable A Tant Rêver Du Roi, le duo aura fait l’essentiel, et « Chocopuff » et surtout « Barbatofu » ne perdent rien de leur potentiel bamboulesque lorsqu’ils sont joués en direct, malgré la complexité des patterns et des lignes de basse. On regrettera juste l’absence de « Run Away ». Les mégaphones, eux, se contentent de dégueulasser les parties de chant pour les mettre au même niveau de distorsion que la 4-cordes et s’assurer que rien ne soit trop lisse dans ce bordel ambiant néanmoins maîtrisé. Les deux sudistes sont finalement la preuve qu’on peut lier wack’n’woll (hors hardcore) et militantisme DIY sans être pour autant chiant, prêchi-prêcha et surtout d’une banalité affligeante (rayez la mention inutile, mais pas sûr qu’il y en ait). « Dégât », comme on dit là-bas.
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